Indiana Jones et le Temple maudit

You're gonna get killed chasing after your damn fortune and glory!

Résumé :

Après l’immense succès critique et commercial d’Indiana Jones et les Aventuriers de l'Arche perdue, une suite était forcément dans les tuyaux et qui de mieux pour réaliser la suite que Steven Spielberg ? Ça tombe bien, car son ami George Lucas (créateur du personnage et producteur), lui avait dit que s’il réalisait le premier film, il devrait réaliser une trilogie. Pour éviter une nouvelle utilisation des nazis comme méchants dans cette suite, l’intrigue se déroulera un an plus tôt que l’intrigue du film précédent. Lucas proposa plusieurs idées pour le projet, notamment un culte religieux qui se tourne vers l’esclavage d’enfants, la magie noire et aux sacrifices humains. C’est ce genre d’idées qui poussa Lawrence Kasdan a refusé le poste de scénariste qui lui était à nouveau proposé. Voilà ce qu’il en dira plus tard : "Je ne voulais pas être associé au Temple Maudit. Je le trouvais tout simplement horrible. C'est tellement méchant. Il n'y a rien d'agréable là-dedans. Je pense que le Temple Maudit représente une période chaotique dans la vie de Lucas et Spielberg, et le film est très laid et méchant.". L’idée d’un film plus sombre dû à une période compliquée dans la vie des deux amis sera confirmée plus tard par eux-mêmes. Lucas estima également que la suite devait être plus sombre, à l’instar de ce qu’était L'Empire contre-attaque pour le premier Star Wars. Le poste de scénariste étant vacant, Willard Huyck et Gloria Katz seront engagés.

Pour cette suite, Harrison Ford est bel et bien de retour dans le rôle d’Indiana Jones et Steven Spielberg voulait également le retour du personnage de Marion Ravenwood et intégrait son père, mais ça ne se fera pas. Un autre personnage principal féminin sera intégré, Willie, et plus de mille actrices seront auditionnées, dont Sharon Stone qui n’était pas encore connue. Le rôle sera confié à Kate Capshaw. Pour le rôle de Demi-Lune, une audition ouverte a eu lieu pour les garçons d’Asie de l’Est et après l’audition du frère de Ke Huy Quan, ce sera finalement ce dernier qui obtiendra le rôle. En effet, pendant que son frère auditionné, les producteurs ont vu le jeune Quan donné des indications à son frère derrière la caméra. Ils lui ont fait faire quelques essais qui seront concluants. Le rôle de l’antagoniste principal sera confié à Amrish Puri. Au moment du casting, ce dernier travaillé sur 18 films en Inde. Roshan Seth, lui, obtiendra le rôle du Premier ministre Chattar Lal. Le tournage démarra en avril 1983 à Kandy au Sri Lanka, puis en Angleterre dans les studios Elstree. Sur les neuf plateaux du studio, huit seront utilisés pour le projet. À l’origine, l’équipe voulait tourner en Inde, mais le gouvernement trouvant le scénario offensant refusa. Pour qu’ils acceptent, ils demandèrent d’apporter des modifications au scénario et au montage final, ce que les producteurs refusèrent.

À sa sortie en mai 1984 aux États-Unis, le Temple maudit recevra des critiques mitigées qui pointeront du doigt la violence, le gore et la performance de Kate Capshaw. Au fil du temps, quelques années après sa sortie, l’opinion s’est améliorée, soulignant l’intensité, mais aussi l’imagination du film. Au passage, pour Quentin Tarantino, c’est son film préféré de la série, ainsi que le deuxième meilleur Spielberg derrière Les Dents de la mer. Sur Rotten Tomatoes, le film obtient de la part des 138 critiques 77 % et la certification Fresh, tandis que les plus de 250 mille spectateurs lui donnent 82 %. Sur Metacritic, les 14 critiques lui ont donné la note de 57 sur 100. Aux Oscars, le film sera récompensé pour ses effets visuels, tandis que John Williams sera nominé pour la meilleure bande originale. La même récompense sera attribuée aux BAFTA, tandis qu’il sera nominé pour la meilleure photographie, le meilleur montage et le meilleur son. Le Temple maudit sera entouré de nombreuses controverses liées à l’image qu’il dépeint des Indiens. Il lui est reproché la scène du banquet et les fameux plats servis, qui ne sont en vérité pas des mets indiens. Un autre aspect est pointé du doigt, celui du sauveur blanc. Indiana étant dépeint comme un grand héros blanc lors de son atterrissage dans un village indien isolé, alors que les villageois sont incapables de s'aider eux-mêmes. Une autre controverse a eu lieu, mais cette fois-ci pour la violence du film. En effet, après plusieurs plaintes des parents pour ce film, mais aussi pour Gremlins, Spielberg a suggéré que la Motion Picture Association of America (MPAA) modifie son système de classification en introduisant un intermédiaire entre les classifications PG et R. La MPAA a accepté et une nouvelle classification PG-13 (déconseillée aux mineurs de 13 ans) a été introduite deux mois après la sortie du film. Malgré les controverses et les retours critiques de l’époque, le film sera un succès commercial. Pour un budget de 25 millions de dollars, il en rapportera 333 millions dans le monde. En France, il fera plus de 5 millions d’entrées. Après un tel succès, une suite sera évidemment prévue, mais il faudra attendre cinq ans pour la découvrir.

Mon avis :

Comme promis, il est temps pour moi de vous parler d’Indiana Jones et le Temple maudit, la suite des Aventuriers de l’Arche perdue. Ce deuxième épisode démarre vraiment bien avec une introduction pleine d’action et des situations cocasses entre Indiana et ses ennemies du jour. Même si j’aime cette introduction, je n’ai pas pu m’empêcher de tiquer sur un certain détail, c’est le fait que Jones ressemble beaucoup à une copie de James Bond quitte à reprendre le style vestimentaire et sa manière de parler. Malgré la beauté indéniable du costume que porte Harison Ford, je trouve dommage que pour l’introduction d’une suite, il mette de côté le style propre de leur personnage pour calquer celui d’un autre. Heureusement, il le retrouve au fil du film, même si certaines interactions avec Willie (le personnage féminin du film), me font penser un peu à du Sean Connery dans les premiers James Bond, mais en moins passif-agressif, voir prédateur sexuel dans certains Bond. Ouf. En parlant de Willie, c’est pour moi la déception de ce long-métrage. Elle est ici pour remplacer le personnage de Marion Ravenwood, mais sans succès à mes yeux. Là où Marion apportée une vraie fougue à l’aventure proposée, ici le personnage campé par Kate Capshaw m’a très vite agacé et son cas ne s’est pas arrangé sur la durée pour moi. Par contre, s’il faut se tourner vers un ajout de personnage réussi, il faut regarder du côté du jeune Ke Huy Quan qui interprète le sympathique et débrouillard Demi-Lune. Le duo qu’il forme avec l’aventurier est réussi en tout point, c’est un plaisir de les voir interagir ensemble. Les scènes qu’ils partagent, notamment du jeu de cartes ou du wagon, sont très prenantes pour l’une et drôle pour l’autre. Le film nous offre aussi d’autres scènes marquantes, comme celle de l’esclavage ou les scènes d’horreur, encore une fois impressionnante pour un film pensé pour être tout public (pour l’équipe marketing). Ce n’est pas pour rien si c’est ce film (avec les Gremlins) qui a poussé la MPAA, sous l’impulsion de Steven Spielberg, de proposer une classification pour les moins de 13 ans.

Le Temple maudit à des points communs avec son prédécesseur, comme les nombreux plans iconiques proposés par Spielberg, tout comme les décors qui sont une nouvelle fois dépaysants et magnifiques. D’ailleurs, c’est quand Indiana Jones part en exploration que le film est le plus captivant, c’est clairement sa force. L’une de ses faiblesses, par contre, ce serait une scène totalement ubuesque tant sur le plan physique que géographique à base de pseudo-luge. C’est un détail, mais c’est difficile d’y croire deux secondes avec un regard d’adulte. On peut aussi pointer du doigt, l’image que pourrait donner le film du peuple indien au travers de la scène du banquet, qui en fait trop pour diaboliser ses personnages et à travers eux une population. Enfin, pour en terminer avec les points négatifs, j’ai noté plus d’effets visuels visibles comparés aux Aventuriers de l'arche perdue. Malgré ces quelques bévues, parfois très minimes, le film profite d’une riche dernière heure, efficace et passionnante. Arrivé à ce stade, tout s’accélère et l'on enchaîne avec des séquences variées, sans que l’on perde en intérêt. Les combats sont réussis, nous avons du comique de situation qui l’est tout autant, de la tension, du suspense, etc, etc. Cette dernière heure est vraiment au top et l’avantage, c’est que le film sera principalement retenu pour ça.

Voilà pour mon avis sur Indiana Jones et le Temple maudit de Steven Spielberg. Un grand film, même si j’ai préféré son prédécesseur, et ce, pour plusieurs raisons. La principale étant le personnage féminin qui est, ici, remplacée par un personnage opposé en termes de caractère et d’évolution. L’ajout de Demi-Lune et sa dernière heure font de ce film une suite réussie, tout comme l’histoire générale qui va un peu plus dans le fantastique, quitte à frôler l’horreur. J’ai hâte de revoir le troisième opus, car c’est probablement celui dont j’ai le moins de souvenir. Je suis pressé de le redécouvrir.

(Rédigé le 03/07/2023)

Notes :

  • Réalisation : 4/5
  • Casting : 3/5
  • Son : 3/5
  • Écriture : 3/5

Points positif et négatif :

Positif Négatif
La dernière heure passionnante Le personnage de Willie
Demi-Lune ! Certains effets visuels plus visibles que dans le premier
L’exploration toujours aussi captivante
Des plans iconiques

Note finale

Note finale du film : 3/5