Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal

We seem to have reached the age where life stops giving us things and starts taking them away.

Résumé :

Après avoir bouclé une trilogie avec la Dernière croisade, George Lucas décida d’arrêter la série de films faute de trouver une bonne intrigue pour une quatrième aventure. Il préférera se tourner vers la production de sa série télévisée, Les Aventures du jeune Indiana Jones et c’est d’ailleurs cette dernière qui va l’inspirer pour une suite. Pour le bien d’un épisode, Harrison Ford viendra tourner une séquence et celle-ci donnera l’idée d’un film avec un Indiana Jones plus vieux, dans les années 50 et avec un style de science-fiction de série B. Il parlera de son idée à Ford et Steven Spielberg et aucun des deux n’aime l’angle apporté par Lucas avec sa proposition de science-fiction et d’extraterrestre. Le créateur estimera qu’aucun des deux ne comprend vraiment la malléabilité de la franchise et confit à Jeb Stuart l’écriture d’un premier scénario. Il souhaite intégrer les Soviétiques en antagoniste et il fait appel au scénariste du film précédent, Jeffrey Boam pour écrire trois versions d’un scénario. Finalement, quelques mois plus tard sors Independence Day et Spielberg annonce à Lucas qu’il ne ferait pas un nouveau film d’invasion extraterrestre, ce qui poussera ce dernier à se concentrer sur sa prélogie Star Wars. Au bout de quelques années (en 2000), le projet est relancé et après avoir enchaîné des films sombres, Spielberg trouvera un certain réconfort en revenant sur la saga. Son ami le convainc d’accepter l’intrigue des petits hommes verts en disant qu’ils ne sont pas des extraterrestres, mais des êtres interdimensionnels.

Un tournage est prévu pour 2002 et M. Night Shyamalan est engagé pour l’écriture, mais il se sentira dépassé et n’ira pas au bout. Frank Darabont prendra le relais sans convaincre George Lucas avec son résultat, en partie, car il faisait à nouveau appel au nazi. Comme le disent les deux créateurs, faire un film dans les années 50 et ignorés la guerre froide, ce n’est pas possible. On peut ajouter à ça, le fait que Steven Spielberg ne veuille plus faire de satire des nazis après avoir réalisé La Liste de Schindler. Nouveau passage d’un scénariste en la personne de Jeff Nathanson, avant que David Koepp ne prenne le relais et que cette fois, il garde son poste. Afin de ne pas être éloigné de sa famille, Spielberg décida que le tournage aurait intégralement lieu aux États-Unis. Il commencera en juin 2007 pour se terminer en octobre. Le casting fera de nouveaux appels à Harrison Ford, mais aussi à Karen Allen. Les nouveaux visages de ce quatrième film seront Shia LaBeouf, Cate Blanchett, Ray Winstone, John Hurt et Jim Broadbent.

Le Royaume du crâne de cristal sortira en mai 2008 et recevra des critiques positives de la presse, mais un accueil mitigé du public. Beaucoup salueront la distribution, les séquences d’action et son ton pulp, tandis que des reproches seront faits pour certains aspects de l’intrigue et la surutilisation d’image numérique. Sur Rotten Tomatoes, les 309 critiques lui accorde 77 % ainsi que la certification Fresh et les plus de 250 mille spectateurs lui accorde 53 %. Sur Metacritic, les 40 critiques lui donnent 65 sur 100 et le public de Cinemascore lui donne B. En salle, le film est un succès, pour un budget de 185 millions de dollars, il en rapportera 790 millions dans le monde ainsi que 4 millions d’entrées en France. Certains aspects seront pointés du doigt par plusieurs personnes, à commencer par le Parti communiste de la fédération de Russie qui reproche à l’équipe du film de diaboliser l’Union soviétique. Steven Spielberg leur répondra : "Lorsque nous avons décidé que le quatrième volet se déroulerait en 1957, nous n'avons pas eu d'autre choix que de faire des Russes les ennemis. La Seconde Guerre mondiale venait de s'achever et la guerre froide avait commencé. Les États-Unis n'avaient pas d'autres ennemis à l'époque". D’autres personnes reprocheront le côté absurde que franchi le film, et même South Park s’attaqueront à ce dernier. Cependant, l’équipe du film reste fière du travail accompli, même si Spielberg à des réserves sur les êtres "interdimensionnels". En mars 2016, Walt Disney Studios ont annoncé que Spielberg et Ford reviendraient tous les deux pour un cinquième film Indiana Jones dont la sortie est prévue en juillet 2019. Entre-temps, de multiples retards vont pousser la sortie du film en juin 2023, avec James Mangold à la réalisation en remplacement de Spielberg qui s’est retiré du poste de réalisateur.

Mon avis :

Voilà, mon inquiétude de prévisionnage, c’est confirmé. Il y a vraiment des trucs qui ne vont pas avec ce quatrième volet. C’est simple, contrairement au précédent, j’ai trouvé plus de points négatifs que de positif, et pas qu’un peu ! Dès le début, les premières minutes ne sont pas bonnes. Avec les films Indiana Jones, les scènes d’introduction sont des réussites, ici, c’est déjà un ratage… Honnêtement, enchaîner le 4 juste après le 3, ce n’est pas évident. On voit nettement l’écart qui sépare ces deux films. Vraiment, malgré une scène d’action agréable avec une petite évasion, l’intro est beaucoup moins palpitante et trop longue. S’il y a bien une chose que l’on peut lui accorder, c’est que quelques scènes d’actions sont réussies et drôles. C’est quand même cool de voir un Indy vieux, mais qui arrive encore à mettre de sacrées mandales. À noter aussi la petite touche nostalgique quand le film parle de ses proches morts qui est touchante. La nostalgie, c’est sympa, mais il faut aussi savoir ne pas en abuser et là, je me tourne vers les monteurs sons que se sont amusés à mettre le thème iconique à la moindre occasion au point d’être insupportable. John Williams est de retour pour une quatrième fois pour la composition musicale et bizarrement, certaines scènes d’actions ont le même style que ceux de la prélogie Star Wars. Dans le Temple maudit, j’avais critiqué les effets visuels très visibles par moment, eh bien, je n’étais pas près, ici, c’est le festival. Les effets numériques et les fonds verts sont certes trop voyants, mais il y en a aussi beaucoup trop et malheureusement une bonne partie des scènes sonnent fausses. À noter tout de même quelques décors physiques plutôt jolis, mais pas assez nombreux. Un petit mot sur les nouveaux venus à la distribution, notamment Cate Blanchett et Shia LaBeouf. Pour la première, elle ne marquera les esprits que par sa perruque et son accent russe à la limite de l’insulte (une habitude d’Hollywood). Pour le reste, elle joue une simple méchante sans grand intérêt. Pour l’héritier désigné d’Indiana Jones, LaBeouf, j’avoue ne pas avoir accroché à son personnage, plus agaçant qu’autre chose. Moins que Willie dans le deuxième opus, mais quand même. J’admets que j’apprécie quelques tentatives avec son personnage comme le fait de ne pas en faire un intellectuel et plus un débrouillard et il a ses petits moments touchants. Tout ça ne rattrape pas le sentiment de vide qui entoure son personnage malgré les tentatives de le développer.

S’il y a bien un point positif que l’on peut accorder à ce film, c’est le retour de Marion. J’avais tellement apprécié son personnage dans le premier volet, que son retour m’a fait le plus grand bien. À elle toute seule, Karen Allen arrive à embellir le film avec son jeu comme avec la scène du sable mouvant et son regard alors qu’elle continue de s’enfoncer après avec balancée une bombe à son acolyte. J’adore. Dans la même scène, j’ai beaucoup apprécié de voir un vieil Indy agir comme un enfant a l’idée de saisir un serpent. Je pense que je viens de parler de la meilleure séquence du film, car finalement, on est face à l’épisode de la franchise le moins passionnant. Le rythme n’aide vraiment pas, le Royaume du crâne de cristal semble durer plus longtemps qu’il ne l’est. C’est simple, l’opus précédent duré légèrement plus longtemps, mais est passé beaucoup plus vite, un comble. Il est aussi marqué par un manque de subtilité flagrant, en tout point. Nous assistons aux scènes les plus rocambolesques possibles, entre le frigo, le Tarzan, les créatures mises en avant, le raft et la scène finale, rien ne va… Tout est dans la démesure et ça en devient, soit ridicule, soit triste, soit rageant ou les trois à la fois. C’est simple, pour résumer, pas grand-chose ne fonctionne dans le film, que ce soit certains gags, certains personnages (l’ami d’Indy en début de film), la réalisation, l’écriture, le rythme, la musique et ainsi de suite.

Voilà pour mon avis sur Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal de Steven Spielberg. Le film se suit sans réel déplaisir, mais bizarrement, c’est l’épisode de la franchise qui ne sonne pas comme un vrai Indiana Jones. Clairement, c’est une sortie piste pour cette saga qui avait pourtant tenu trois films sans se rater. Ce n’est pas un hasard si c’est le seul des quatre premiers auquel je trouve plus de point négatif que positif. C’est dommage et c’est bien la preuve que parfois, il vaut mieux éviter de relancer certaines sagas, ne pas y toucher et la laisser telle quelle. Cela dit, peut-être que le cinquième et dernier épisode en date sortie récemment me donnera tort ? En-tout-cas, j’adore James Mangold et j’ai quand même hâte de voir ce qu’il nous a concocté.

(Rédigé le 05/07/2023)

Notes :

  • Réalisation : 2/5
  • Casting : 2/5
  • Son : 2/5
  • Écriture : 2/5

Points positif et négatif :

Positif Négatif
Le retour de Marion Il ne sonne pas comme un vrai film Indiana Jones
Certaines scènes d’action réussies Le moins subtil en tout point
Mal rythmé
Le moins passionnant
Les effets numériques trop nombreux et voyants

Note finale

Note finale du film : 2/5