Fumer fait tousser

Fumer, c'est nul, ça fait tousser.

Résumé :

Fumer fait tousser est le deuxième film sorti en 2022 de Quentin Dupieux après Incroyable mais vrai. Comme pour ce dernier, Dupieux occupe les postes de réalisateur, scénaristes, photographe et monteur. Il avait pour ambition de faire une comédie qui pourrait divertir un public abattu par le présent. Au fil du projet, il s'est rendu compte que derrière cette parodie se cachait en réalité son film le plus "sérieusement connecté au monde réel". Le tournage débutera en septembre 2021 en France à Uzès et autour du Lac de Peiroou. La distribution comporte des habitués des films de Dupieux ou qui ont au moins tourné une fois avec lui comme Anaïs Demoustier, Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig, David Marsais, Adèle Exarchopoulos et Alain Chabat. D’autres font leur premier pas avec le réalisateur, à l’instar de Gilles Lellouche, Jean-Pascal Zadi, Doria Tillier, Blanche Gardin, Oulaya Amamra, Vincent Lacoste et Jérôme Niel.

Fumer fait tousser sera présenté en avant-première à la séance de minuit au Festival de Cannes 2022 avec une ovation à la clé. À sa sortie, le film est positivement accueilli, principalement pour l’écriture, la réalisation, les performances du casting et l’humour. Le film aura une nomination aux César 2023 pour le prix des meilleurs effets visuels. Sur Rotten Tomatoes, les 54 critiques lui donne 91 % et la certification Fresh, tandis que moins de 50 spectateurs ont donné 58 %. Sur Metacritic, les 15 critiques ont donné la note de 75 sur 100. Pour un budget estimé de 6 400 000 euros, le film fera un peu plus de 178 milles entrées. Il sortira dans une poignée de salles aux États-Unis et cumulera un peu plus d’un million de dollars dans le monde. Fidèle à ses habitudes et à peine ce film sorti, Quentin Dupieux tournée déjà un nouveau projet, à savoir Daaaaaali !.

Mon avis :

Avec les films de Quentin Dupieux, je n’ai encore jamais été déçu et pourtant, je ne sais jamais à quoi m'attendre ! Parce que c’est ça la magie de Dupieux, nous proposer des œuvres à contre-courant de ce que l’on attend et c’est parfaitement le cas ici. Fumer fait tousser à toujours pour lui l’humour décalé et toujours aussi efficace de son créateur, tout comme ses dialogues qui sont clairement la qualité numéro un du long-métrage. En plus de cela, les dialogues sont servis par un casting aux petits oignons avec un Gilles Lellouche en leader susceptible et égocentrique ou encore un Alain Chabat en chef Didier libidineux et dégueu. Rien que pour ces deux personnages, le film vaut déjà le détour. Bien sûr, les autres membres de la distribution ne sont pas en reste, comme Anaïs Demoustier, Jean-Pascal Zadi ou encore Oulaya Amamra. Malheureusement, le récit ne permet pas de développer leurs personnages un peu plus et c’est dommage. À noter également les seconds rôles qui sont aux tops, Doria Tillier, Jérôme Niel (que j’étais très content de voir), Adèle Exarchopoulos, Blanche Gardin, David Marsais, Grégoire Ludig, Frédéric Bonpart, Tanguy Mercier et Thémis Terrier-Thiebaux. Tout ce beau petit monde arrive, chacun à leur échelle, a tiré leur épingle du jeu dans ce film. L’ambiance générale est, elle aussi, réussie, avec un étrange mélange de réalité et de monde loufoque, une autre spécialité de Dupieux. Cette ambiance est aidée par les histoires racontées durant le film, avec un petit côté Les Contes de la crypte et ses histoires anthologiques.

L’autre point à relever dans ce film, c’est sa direction artistique au global qui est très réussi. On peut commencer par les costumes de Justine Pearce qui propose des costumes qui collent parfaitement à l’esprit des Sentaï (les Power Rangers par exemple), mais avec le côté décalé de Quentin Dupieux. De ce fait, nous avons le droit à la belle bedaine de Gilles Lellouche pour son costume. Au passage, j’aime beaucoup le fait qu’ils ne quittent strictement jamais leurs costumes, ça renforce le côté débile de ces personnages et de leurs aventures. Le travail sur les créatures et les marionnettes sont, elles aussi, très réussis et l'on sent qu’un soin particulier a été apporté à ces dernières. Il en va de même pour les prothèses ou encore le maquillage. Les effets pratiques sont aux tops et globalement, j’aime beaucoup le côté "chip" et assumer que le film a, ça donne un côté série Z sympathique. Il est temps d’aborder, le point négatif du film, pour moi, à savoir le manque d’une vraie histoire principale. Certes, les histoires qui s'enchaînent sont très sympas et très réussies pour certaines, mais on ressent le manque d'une histoire fil rouge. En fait, l'idée des Sentaï n'est pas assez exploitée et c'est dommage. À titre personnel, j'aurais adoré faire face à une parodie 100 % tourné vers les Sentaï. Surtout avec le potentiel de ces personnages et de ce casting. C'est un peu frustrant. À noter aussi un rythme assez lent, sans pour autant me gêner dans mon visionnage. Je pense que c'est étroitement lié au manque d'une histoire centrale.

Voilà pour mon avis sur Fumer fait tousser de Quentin Dupieux. C’est à la fois un bon délire et à la fois un acte manquait à mes yeux. Le film reste plaisant à regarder, mais d’un point de vue personnel, je pense qu’il aurait gagné à se recentrer et proposé une histoire fil rouge a minima divertissant. Là, on a juste l’impression de suivre un film à sketchs dans un monde de Sentaï non exploité à sa juste valeur. Cela ne m’empêchera pas de continuer à regarder les films de Dupieux, dont je suis encore et toujours fan. Car même quand le film me déçoit un peu (dû à mes attentes), il arrive encore à proposer une recette différente dans le paysage du cinéma français et du cinéma en général.

(Rédigé le 24/06/2023)

Notes :

  • Réalisation : 3/5
  • Casting : 3/5
  • Son : 3/5
  • Écriture : 4/5

Points positif et négatif :

Positif Négatif
L'humour décalé de Dupieux toujours aussi efficace Le manque d’une vraie histoire principale
Le casting parfait Le rythme
L’ensemble des costumes, maquillages, etc.

Note finale

Note finale du film : 3/5