Une nuit en enfer

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Résumé :

L’idée d’origine du film d’aujourd’hui provient de Robert Kurtzman qui engage un certain Quentin Tarantino pour l’écriture d’un scénario et ce sera son premier travail d’écriture rémunéré. Initialement, Tarantino doit également réaliser le projet, mais décide de laisser ce travail à un autre afin de se consacrer à l’écriture et à son rôle dans le film. Deux noms vont être remontés pour prendre le poste laissé vacant, Renny Harlin et Tony Scott, mais aucun des deux ne sera choisi. Le choix sera porté sur Robert Rodriguez avec qui le scénariste du long-métrage, c’est lié d’amitié quelques années auparavant et avec qui il avait déjà collaboré sur Desperado.

Pour la distribution, le rôle d’un des braqueurs est déjà attribué à Quentin Tarantino. Pour le second braqueur, il sera proposé à Tim Roth, John Travolta, Michael Madsen, Steve Buscemi et Christopher Walken, mais tous refuseront pour des conflits d’emploi du temps. Ce sera finalement George Clooney qui héritera du personnage et ce sera son premier rôle au cinéma depuis son succès dans la série Urgences. Salma Hayek, de son côté, hésita longuement avant d’accepter de jouer une danseuse pour une raison particulière, sa peur des serpents. En effet, son rôle inclut une danse avec un serpent, sauf que cette dernière à une peur panique de ces animaux. Il lui faudra suivre deux mois de thérapie afin de se débarrasser de cette peur et obtenir le poste. Le tournage durera de juin à août 1995 au Texas, en Californie et au Mexique.

À sa sortie, Une nuit en enfer recevra un accueil mitigé, avec des critiques saluant une œuvre globalement réussie, mais trop violente. Sur Rotten Tomatoes, le film recevra 63 % pour 51 critiques et 76 % pour plus de 250 milles spectateurs. Sur Metacritic, la note de 48 sur 100 lui sera attribuée par 15 critiques, tandis que le public, via CinemaScore, lui attribuera la note de B-. En salle, c’est un succès modéré. Pour un budget de 19 millions de dollars, il en rapportera 59 millions dans le monde. En France, il cumulera 677 milles entrées. Le film aura obtenu, au fil des années, le statut d’œuvre culte et lancera une franchise. Un jeu vidéo verra le jour, ainsi qu’une série TV et deux suites. Ces deux suites sortiront directement en DVD sans passer par la case cinéma et seront des échecs critiques. Depuis l’arrêt de la série en 2016, la franchise est au point mort.

Mon avis :

Comme pour le film traité précédemment, Une nuit en enfer fait parti de ces films que j’ai vus durant mon adolescence et que j’avais apprécié. Ça fait très longtemps que j’avais acheté le Blu-ray et il était enfin temps de le revoir. Une nuit en enfer est le troisième film réalisé par Robert Rodriguez ami et collaborateur régulier de Quentin Tarantino et je trouve son troisième film réussi. Évoquons d’abord l’un des emplois de Tarantino sur ce projet, à savoir l’écriture. Je la trouve assez réussie, surtout sur l’un de ses points fort habituels, les dialogues. Ici, comme il nous en a habitué, ils sont rythmés et percutants, on a la sensation que les mots dansent avec la caméra et les acteurs. L’humour est globalement réussi, souvent noir ou vulgaire, il se marie parfaitement à l’univers et à l’ambiance du film. Bon, personnellement, un monologue d’un gars qui ne fait que parler de chattes, je trouve ça un peu long et lourdingue, mais bon. Par contre, un simple "merci" balancer par une otage après que l’un des braqueurs assomme l’autre, là, ça fait mouche sur moi. Certaines scènes sont réussies en termes de tensions, notamment durant la première partie. Je trouve que le réalisateur (qui est aussi le monteur) a bien réussi son coup. D’ailleurs, Rodriguez pioche pas mal dans la mise en scène et l’esthétique que Tarantino avait déjà mise en place dans Reservoir Dogs et Pulp Fiction. Ce dernier est aussi acteur dans ce long-métrage et le côté malsain de son personnage est parfaitement retranscrit dans son jeu, mais aussi dans la mise en scène de Rodriguez.

Il est temps de parler de l’une des grandes forces du film, le changement de ton en plein milieu du récit. Le simple film de cavale devient un tout autre film, avec un ton, une ambiance et plus généralement un genre différent. Ce changement pourra en rebuter certains, mais pour moi, c’est clairement en ça que le film est intéressant et réussi. Certes, ça part en couille, mais que c’est plaisant. Dans cette deuxième partie, je dois faire un reproche à Robert Rodriguez, car par moments, je trouve son montage brouillon, voire épileptique. Le côté épileptique est accentué par les gros plans et les enchaînements de ces derniers beaucoup trop rapides à mon goût. Là où le film tire encore son épingle du jeu, c’est pour ses maquillages que je trouve très réussi. D’ailleurs, je trouve qu’il y a un côté Thriller de Michael Jackson dans certains maquillages. Certes, parfois, on voit ici et là que les doubleurs portent des combinaisons, mais ça fait partie du charme de ce genre de film, je trouve. Même la création de mannequin est réussie et cette idée de le faire de manière pratique et non numérique était une bonne idée, car c’est l’un de mes points négatifs sur ce film. En effet, les quelques effets spéciaux numériques sont très datés, mais c’est le lot de bien des films des années 90. Les effets numériques étaient ce qu’ils étaient à l’époque. Pour terminer, il faut saluer le casting de qualité qui entoure le film, avec un Harvey Keitel toujours aussi fort, Quentin Tarantino parfaitement malsain, Tom Savini qui s’éclate, tout comme Fred Williamson, une jeune Juliette Lewis attachante et bien sûr, le meilleur pour la fin, George Clooney. Ce dernier vol clairement la vedette et ça fait plaisir de le voir dans ce genre de rôle, loin du gentil dépeint dans la majorité de ses rôles. Ça devait être encore plus impactant à l’époque alors qu’il jouait encore dans Urgences et qu’il sauvait des vies.

Voilà pour mon avis d’Une nuit en enfer de Robert Rodriguez, encore un film de mon adolescence qui ne me déçoit pas, malgré les années qui ont passé. Je le conseille facilement aux gens, même si certains n’accrocheront probablement pas. Ça reste un film assez spécial, qui a divisé à l’époque et je pense qu’il divise encore aujourd’hui. Pour moi, c’est un bon divertissement, pas trop long pour éviter que ça devienne insupportable et un bon défouloir lors de sa deuxième partie. Je ne pense pas que je vais regarder les suites, car de ce que je vois, ça sent juste des suites commandées par des producteurs, afin de surfer sur la vague de celui-ci.

(Rédigé le 29/04/2023)

Notes :

  • Réalisation : 3/5
  • Casting : 4/5
  • Son : 4/5
  • Écriture : 3/5

Points positif et négatif :

Positif Négatif
Le changement en milieu de film Le montage à certains moments
Le casting (surtout Clooney) Les quelques effets numériques
Les dialogues à la Tarantino
Les maquillages

Note finale

Note finale du film : 3/5