Boogie Nights

Yeah. Well, when I close my eyes, I see this thing. It's like this big sign. And the name is in like bright blue neon lights with like purple outline. And this name is just so bright and so sharp that the sign - it just blows up because the name is so just. powerful. It says: "Dirk Diggler."

Résumé :

Boogie Nights est le deuxième film réalisé par Paul Thomas Anderson après Hard Eight. Pour le long-métrage d’aujourd’hui, Anderson, c’est basé sur un court-métrage qu’il avait écrit et réalisé au lycée, The Dirk Diggler Story. Ce dernier était lui-même basé sur un documentaire qui relate la vie d’un légendaire acteur pornographique, John Holmes, qui inspirera le personnage principal de Boogie Nights. Après avoir eu des difficultés à faire sortir son premier film, Anderson voulait des règles strictes pour son deuxième bébé. Il voulait qu’il dure plus de trois heures et qu’il soit classé NC-17, la classification la plus haute possible, l’équivalent d’un interdit au moins de 18 ans chez nous. Après de nombreuses discussions avec les producteurs, notamment, Michael De Luca, le film sera finalement Rated-R (interdit aux moins de 16 ans) et il durera 2h30.

La distribution est composée de Mark Wahlberg, Julianne Moore, Burt Reynolds, Don Cheadle, John C. Reilly, William H. Macy, Philip Seymour Hoffman et Heather Graham. Le premier choix pour le rôle principal était Leonardo DiCaprio, mais il était déjà engagé pour jouer dans un petit film appelé Titanic, cependant, c’est ce dernier qui a recommandé Wahlberg au réalisateur. Parmi les autres acteurs envisagés pour le rôle d’Eddie, il y a eu Joaquin Phoenix, mais il refusa de peur de jouer une star du porno. Avant que le rôle de Reynolds ne lui soit attribué, Bill Murray, Harvey Keitel, Warren Beatty, Albert Brooks et Sydney Pollack sont passés avant lui. Reynolds remportera un Golden Globe pour sa performance. Et enfin, autre star qui ne sera finalement pas présente dans le long-métrage, Samuel L. Jackson, qui refusa le rôle que Cheadle obtiendra.

Le film sortira en octobre 1997 aux US et en mars 1998 chez nous. Les critiques autour de ce dernier seront enthousiastes, saluant la bande originale, le thème audacieux, les personnages et la narration. Aux Oscars, il sera nominé pour trois prix, celui du meilleur scénario original, celui du meilleur second rôle féminin pour Julianne Moore et le masculin pour Burt Reynolds. Sur Rotten Tomatoes, il obtient 93% pour 73 critiques et 89% pour plus de 100 000 spectateurs. Sur Metacritic, il obtient la note de 85 sur 100 pour 28 critiques, tandis que sa note Cinemascore est de C. En salle, le film est un succès, il rapportera 43 millions de dollars dans le monde pour un budget de 15 millions. C’est un très bon score pour un film Rated-R et surtout qui a pour sujet la pornographie.

Mon avis :

Cela faisait un moment que je voulais revoir Boogie Nights de Paul Thomas Anderson, un film que j’adore, que j’ai vu plus jeune et qui est fait par l’un de mes réalisateurs préférés. Avec cette phrase d’introduction, vous vous doutez déjà que je vais dire beaucoup de bien de ce film et vous n’avez pas tort, car comme d'habitude, je n’ai pas trouvé de point négatif pour cette œuvre. On va établir un fait déjà bien acté depuis quelques années maintenant, Anderson est l’un des meilleurs réalisateur et scénariste du milieu et rien qu’avec ce film, il le prouve. La réalisation du film d’aujourd’hui est juste parfaite, il travaille parfaitement chacun de ses plans, la justesse de ces derniers sont dingues. Il les laisse souvent respirer, il joue avec, il propose des choses. Il nous offre de nombreux plans-séquence splendides et qui pète même la classe pour certains. Je pense que le plan-séquence de la nouvelle année, avec son final, est la plus marquante pour moi. De plus, c’est un moment clé qui va redevenir le ton du film. D’ailleurs, cette scène implique William H. Macy, récemment vu dans Fargo. Il joue une nouvelle fois un mec mollasson, même si ici, ce sera bien pire. Le pauvre se fait humilier h-24, on a de la peine pour lui, mais il faut bien admettre qu’une des scènes est particulièrement drôle à ses dépens. C’est une simple scène de dialogue, mais avec un arrière-plan atypique dirons-nous. Boogie Nights fait partie de ses films qui nous offrent un casting cinq étoiles, ils sont tous très bons, même si aucune de ses performances ne m’a vraiment scotché. Que ce soit Mark Wahlberg, Julianne Moore, Burt Reynolds, Don Cheadle, Heather Graham et encore bien d’autres, ils sont tous aux tops, il n’y a rien à redire.

En regardant ce film, il semble évident que Paul Thomas Anderson sait choisir ses musiques, à l’instar de son ami Quentin Tarantino. Aucune musique ne sonne faux ici, elles collent toutes parfaitement à l’ambiance instaurée et parfois, elles créent un parfait décalage. L’autre gros point fort du film, avec sa réalisation, c’est son écriture. Les dialogues sont savoureux, chaque réplique pourrait être l’un de mes choix de citation plus haut. Ces derniers nous créent d’ailleurs un effet qui ressemble à la mallette de Pulp Fiction, mais avec la queue d’Eddie ici, rien qu’avec le fait que les gens en parle avec fascination ou juste les voir la regarder. Globalement, le film adopte le schéma scénaristique du "Rise and Fall", qu’on a déjà dans énormément de longs-métrages, mais ici, c’est particulièrement efficace avec un changement de ton réussi. L’évolution de chaque personnage est prenante, car malgré le synopsis et le thème abordé, les personnages sont plus complexes qu’ils n’y paraissent. La plupart se sentent profondément seules, d’autre rêve de gloire et d’autre d’une vie plus simple. On ne nous montre pas ses personnages comme de simple cliché du milieu pornographique. Leurs évolutions durant le film sont parfois une claque au visage au vu des choix douteux fait par certains et TRÈS douteux pour d’autres. Anderson à l’intelligence de nous montrer les nombreux aspects de la pornographie, comme les tournages, la gloire, les dérives, la difficulté de faire autre chose après ça, les cercles vicieux, comment certaines personnes perçoivent cela, etc. Globalement, ce film montre l’euphorie du milieu, mais aussi les nombreuses dérives et les personnes abjectes qui peuvent s’y trouver.

Voilà pour mon avis sur Boogie Nights du grand Paul Thomas Anderson et quel film, j’adore toujours autant le revoir ! Franchement, pour une deuxième réalisation, Anderson frappe fort, il a une telle maîtrise que l'on pourrait croire que c'était déjà son dixième long-métrage. Toute son œuvre transpire le savoir-faire, que ce soit dans sa réalisation, son écriture, sa direction d'acteurs·rices ou sa manière d'aborder le sujet de son film. Je vous recommande d’ailleurs toute sa filmographie, tous ses films méritent d’être vus, en particulier celui d’aujourd’hui. Par contre, si vous êtes frileux et que vous n'aimez pas les films qui parlent de sexe et plus précisément du monde de la pornographie, passé votre chemin. Quand bien même, ce serait dommage, vous passeriez à côté d'un grand film, provenant d'un grand cinéaste.

(Rédigé le 28/08/2022)

Notes :

  • Réalisation : 5/5
  • Casting : 4/5
  • Son : 5/5
  • Écriture : 5/5

Points positif et négatif :

Positif Négatif
Paul Thomas Anderson travaille parfaitement chaque plans
Les nombreux aspects de la pornographie
L'évolution des personnages
Les dialogues aux tops
Le choix des musiques

Note finale

Note finale du film : 5/5