On ne vit que deux fois

You only live twice, Mr. Bond.

Résumé :

"On ne vit que deux fois" est le cinquième film de la saga James Bond. Dans un premier temps, "Au service secret de Sa Majesté" était le film prévu après "Opération Tonnerre", mais les producteurs ont décidé d'adapter le film d’aujourd’hui, car leur premier choix nécessitait la recherche de lieux de tournage en altitude et dans la neige. La production choisit Lewis Gilbert pour la réalisation du projet, il sera donc le troisième réalisateur de la saga. L’écriture est passée par plusieurs mains. Sydney Boehm écrit une première version en se basant étroitement sur le roman d’origine. Pour l’écriture du scénario, les producteurs font appel à Harold Jack Bloom, mais son travail sera rejeté même si quelques-unes de ses idées sont gardées. En l’absence de Richard Maibaum, scénariste des précédents Bond, Roald Dahl sera appelé pour écrire l'adaptation. Ce sera le premier Bond qui écarte la majeure partie de l’histoire de Ian Fleming, seuls quelques personnages et quelques lieux seront retenus. Dahl a déclaré que le roman original était "le pire livre de Fleming, sans aucune intrigue qui pourrait même faire un film". Ce dernier aura carte blanche pour l’écriture à quelques exceptions près, le personnage de Bond et la gestion des personnages féminins, impliquant trois femmes que Bond doit séduire - une alliée et une femme de main qui sont toutes deux tuées, et la Bond girl principale.

Au début de la production, les producteurs ont été confrontés au problème lié à la tête d’affiche. En effet, Sean Connery avait déclaré qu'il en avait assez de jouer James Bond et de tout l'engagement que cela impliquait (le temps passé à tourner et à faire de la publicité pour chaque film), et qu'il lui était difficile de faire d'autres projets, ce qui aurait pu le conduire à être catalogué dans ce rôle. Harry Saltzman et Albert R. Broccoli, les producteurs, parviennent à persuader Connery en augmentant son cachet pour le film, mais se préparent à chercher un remplaçant. À la distribution, nous avons nos quatre habitués, Sean Connery, Bernard Lee, Lois Maxwell et Desmond Llewelyn. Tandis que le reste du casting est composé de Donald Pleasence, Tetsurō Tamba, Akiko Wakabayashi, Mie Hama et Karin Dor. Le tournage a duré de juillet 1966 à mars 1967, principalement au Japon.

"On ne vit que deux fois" a reçu des critiques globalement mitigées. Positif du côté de Variety et du New York Times. Négatif du côté du Time, du Chicago Sun-Times et du Chicago Tribune. Aujourd'hui, sur Rotten Tomatoes, il obtient 73% pour 52 critiques, tandis que sur Metacritic, il obtient un score de 61 sur 100. Il a rapporté plus de 111 millions de dollars au box-office mondial pour un budget de 9,5 millions. Cependant, c'est le premier film de la saga à voir ses recettes baisser par rapport aux précédents, probablement en raison de la sursaturation du genre du film d'espionnage par les imitateurs de James Bond et de ce dernier.

Mon avis :

De retour dans la saga James Bond avec le cinquième volet, "On ne vit que deux fois". Le film commence plutôt bien avec une introduction plutôt surprenante, mais qui, malheureusement, n’aura pas vraiment d’impact dans la suite de l’intrigue. De ce fait, en prenant du recul, ça rend la chose un peu ridicule. Au-delà de ça, ce film James Bond est fidèle à lui-même pour de mauvaises choses (on y reviendra plus tard), mais aussi de bonne chose. Ce premier point positif qu’on peut souligner dans cette saga, c’est que l’on voyage beaucoup. Après la Jamaïque, la Turquie, la Suisse et les Bahamas, 007 se retrouve dans ce film au Japon. Malheureusement, je trouve que les décors ne sont pas si bien exploités. Lewis Gilbert est le troisième réalisateur de cette grande aventure, il n’apporte pas grand-chose de nouveau, mais il y a tout de même un plan qui m’a plu. C’est une bonne idée de mise en scène, qu’on a déjà beaucoup vu, mais je me devais de trouver une bonne chose à dire sur cette réalisation. Cette scène est un combat sur un toit en vue aérienne, elle est plutôt efficace et bien chorégraphié, mais bizarrement, dès que la caméra revient au sol, c’est beaucoup plus brouillon. Autre chose que j’ai bien aimé, c’est la présence de N°1 de manière un peu plus machiavélique. Rassurez-vous, c’est toujours un énorme cliché cent pour cent du temps, mais ça reste un personnage assez intéressant à suivre. Sa révélation est enfin là et j’admets que ça fait plaisir, mais n’oublions pas qu’il se fera toujours voler la vedette par son chat. Les combats et les fusillades sont toujours aussi kitchs et j’aime ça. Merci au montage, aux cascadeurs et aux figurants. C'est toujours drôle de voir des gens mourir, sans voir une seule égratignure, mais pourtant en faire des caisses.

Globalement, je n’ai pas grandement aimé ce nouveau film, pour moi, nous sommes au cinquième volet et je trouve la saga déjà redondante. On peut prédire de A à Z ce qu’il va se passer, le cahier des charges est respecté à la lettre et de ce fait, il n’y a aucune prise de risque. Le plus gros problème que j’ai avec cette saga, pour le moment, c’est le manque d’empathie flagrant de 007. Bordel, dès qu’un proche meurt, il s’en fout ! C’était déjà arrivé dans les épisodes précédents donc je suppose que ce n’est pas un oubli des scénaristes, mais juste un trait de caractère. Ça contribue au fait que j’ai du mal à apprécier le Bond de Sean Connery pour le moment, mis à part dans "Goldfinger". Suivre un personnage aussi antipathique ne me donne pas envie de le suivre et de l’apprécier. Et si seulement il n’y avait que ça. Nous avons toujours la misogynie bien ancrée dans cette saga, mais aussi du racisme parfois. Notamment la toute première phrase de Bond dans le film, qui fait une remarque très étrange sur les Chinoises… Tout cela fait que pour le moment, je suis mitigé dans la découverte du célèbre espion britannique. Le long-métrage soufre aussi pas mal de raté au niveau de la mise en scène, notamment des incrustations très ratées qui saute aux yeux. Surtout durant le dernier acte. Toujours dans ce dernier acte, nous avons le droit à une bataille finale qui traîne en longueur, je trouve, avec un rythme plutôt mauvais. Comme pour "Opération Tonnerre", le film rate son final.

Voilà mon avis sur "On ne vit que deux fois" de Lewis Gilbert. Ce sera le premier James Bond que je note plus sévèrement. J’aurais déjà pu le faire pour "Opération Tonnerre", mais j’étais encore indulgent. Nous sommes arrivés à cinq films et nous avons déjà de la redondance qui s’installe. C’est surtout au niveau du schéma scénaristique, nous suivons toujours les mêmes étapes, le même genre de péripétie, le même dénouement, etc. Nous n’avons aucune surprise. Mis à part les décors (pas si bien exploités ici) et le casting, on ne nous propose rien de neuf, aucunes idées nouvelles. Le prochain sera étonnamment sans Sean Connery est-ce que ça permettra d’insuffler un vent frais à la saga ? Nous verrons. En tout cas, moi qui ai du mal avec le Bond de Connery, malgré son charisme certain, j’ai hâte de voir ce que ça pourrait donner.

(Rédigé le 27/02/2022)

Notes :

  • Réalisation : 2/5
  • Casting : 3/5
  • Son : 2/5
  • Écriture : 2/5

Points positif et négatif :

Positif Négatif
On voyage encore Le manque d’empathie de James Bond
Le côté kitch qui me fait toujours rire La misogynie toujours présente
Une certaine redondance
Pas mal de raté dans la mise en scène et dans l’écriture

Note finale

Note finale du film : 2/5